LE VIGNOBLE
Domaine de 50 hectares sur les plateaux et coteaux sud avec des sols argilo-calcaires et des galets en surface.
Encépagement : Grenache, Syrah, Mouvèdre, Carignan et Cincault pour les rouges.
Viognier, Marsanne, Roussanne, Clairette et Bourboulenc pour le Blanc.
LA CAVE
Vendange triée et éraflée, vinification en cuves inox thermorégulées, cuvaison de 3 semaines pour les Villages. Chai climatisé et mise en bouteille au domaine.
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LES VINS
CÔTE DU RHÔNE BLANC, ROSE ET ROUGE
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Cuvée les oliviers
(Syrah)
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Cuvée les Rabasses
(Grenache)
CÔTE DU RHÔNE VILLAGE
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Saint Maurice Rouge
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Vinsobres Rouge
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Vinsobre Blanc
(élevé en barriques).
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Vinsobre Rouge Cuvée Jean-Marie Valayer
(élevé en barriques).
Truffes. Gîte rural.
Dégustation et visite sur rendez-vous.
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Au sud d'eden...
On a basculé plein sud d'un coup, sous un soleil éblouissant, et Vinsobres est un promontoire cerné par un océan vert. Des vignes jusqu'à l'horizon, qui ont gommé les anciennes oliveraies décimées par le gel de 1956. Tout ici embaume la Provence mais on n'est encore qu'à ses portes. A la confluence de la vallée du Rhône, des Alpes ou du Dauphinois, le sud de la Drôme est un monde en soi, un monde diffus et subtil, tourmenté, versatile. Et la ligne imposante du château de Deurre (XVI° siècle) posé en bordure de la départementale 94 qui file entre Saint-Maurice et Nyons, évoque déjà les grandes métairies du Vaucluse ou du pays aixois.
Hubert Valayer, jeune homme simple et discret qui gère cette vaste propriété familiale, voix chantante et chaude, cheveu et regard très noirs, n'a rien d'un hobereau. Tout au contraire. Il a bien hérité d'un beau domaine de cinquante hectares qui, l'an dernier, a donné deux cent mille bouteilles. Et cette vaste bâtisse qui abrite les chais et le caveau de dégustation dont raffolent les touristes a, c'est sûr, belle allure. Mais ce n'est pas le plus important. Ce qu'on voit là, c'est une vitrine, une image. Lui, justement, les apparences, il s'en méfie un peu. Ce jeune homme calme et souriant, ancré au beau milieu de l'une des belles appellations villages des côtes-du-rhône, a des exigences plus secrètes, plus profondes aussi. Il aurait pu se contenter, avec son frère Denis, de gérer en douceur le patrimoine du père, Jean-Michel. Il aurait simplement, et sans heurts, prolongé le fil de sa dynastie. Mais il rêvait de liberté, de grands espaces, d'autonomie. Il rêvait de vins bien à lui, de vignes qui ne ressemblent à aucune autre. Alors, il a traversé l'océan...
Après des études d'œnologie à Montpellier, il sillonne le nouveau monde (de 1985 à 1987), parcourt les vignobles australiens, alors en pleine révolution, puis se pose plusieurs mois aux USA. A San Jose, il travaille chez Jerry Lohr, l'un des chefs de file du vignoble californien et adepte des " cultures raisonnées ". " Chez lui, j'ai suivi un œnologue qui a eu une grosse influence sur ma façon de voir " dit-il sobrement. Mais ce long périple ne change pas seulement son rapport au vin. Il a croisé des paysages, des gens, des cultures différentes dont il s'est imprégné, dont il se sent proche. Et lorsqu'il revient en 1987 (avec une compagne américaine qui a du sang cherokee), il se découvre des énergies de pionnier. Il débusque des parcelles sur les coteaux les plus ensoleillés, réhabilite de vieilles vignes de grenache ou de carignan, s'équipe très tôt de cuveries inox à double étage. Avec, au fil des ans, une philosophie limpide : " J'ai toujours voulu rester très simple dans mes vinifications. Moins on en fait, meilleur c'est ! ". L'œnologue a cédé le pas au viticulteur. C'est dans la vigne, ici, sur ce coteau où roulent les galets, que se dessinent les chefs-d'œuvre, ici que les fruits vont exprimer tout leur talent. " Le moment de vérité, c'est la vendange, et je suis très attentif à cette phase décisive, surtout au-niveau du tri " explique-t-il, pieds dans la pierre ocre. C'est simple, non ? Simple comme le nom de ses cuvées (Les Oliviers, Les Rabasses - les truffes, en provençal, dont son père et lui sont d'importants courtiers-, Domaine de Deurre) à robe grenat ou violine, d'une texture fine et ronde, aux accents d'épices douces. Simple comme le mistral qui se lève. Simple comme le sourire apaisé de celui qui a vu l'autre monde de près.
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