10 DOMAINE DE LA JANASSE

CHRISTOPHE ET ISABELLE SABON
Domaine de Montvac 27 Chemin du Moulin 84350 Courthézon
tel : +33 (0)4 90 70 86 29 Fax : +33 (0)4 90 70 78 06
Email : lajanasse@free.fr
Web : www.lajanasse.com

 

LE VIGNOBLE

Le domaine comprend actuellement 55 ha :
15 ha de Châteauneuf-du-Pape,
6 ha de Côte du Rhône Village,
15 ha de Côte du Rhône,
19 ha de vin de table et vin de pays. Les terroirs sont variés : cailloux roulés, argilo-calcaire, sable.

LA CAVE
Cuverie inox et béton. Thermorégulée. Vendange manuelle triée, foulée, éraflée partiellement. Pigeage manuel. Cuvaison de 15 à30 jours. Elevage de 12 à 18 mois en barriques et foudres dansdes chais climatisés.

LES VINS
CHATEAUNEUF DU PAPE ROUGE
• Tradition
Assemblage de différents terroirs, 15% Syrah, 15% mouvèdre, 70%Grenache.
• Chaupin
S
élection d'un terroir exposé nord, vignes de plus de 60 ans, 100% Grenache.
• Vielles Vignes
Assemblage de différents terroirs de vignes de plus de 80 ans, 100% Grenache.

CHATEAUNEUF DU PAPE BLANC
50% Grenache, 30% Roussanne, 20% Clairette, vinification et élevage en barrique neuves pour une partie.

 


CÔTE DU RHÔNE VILLAGE
• Terre d'argile rouge
Terroir de galet roulés et argiles rouges, 1/3 Syrah, 1/3Mouvèdre, 1/3 Grenache.

CÔTE DU RHÔNE ROUGE
Tradition
Grenache 50%, Mouvèdre 15%, Carignan 15%, Syrah 15%, Cincault 5%
Les Garrigues
Sélection d'un terroir de galets roulés, 100% grenache, vignes âgées de 60 ans et plus.

CÔTES DU RHÔNE ROSE
Grenache, Cincault.

CÔTES DU RHÔNE BLANC
Sélection de sols sableux, Grenache 50%, Bourboulenc 15%, Clairette 15%, Viognier 10%, Roussanne 10%.

VIN DE PAYS DE LA PRINCIPAUTE D'ORANGE ROUGE
Assemblage Merlot/Syrah, élevage pour une partie en barriques et en foudres neufs.
 


Rouge Coeur

Christophe Sabon est jeune, chaleureux. Provençal pur sucre. Volubile et enthousiaste. On l'imagine farceur et blagueur en virée avec des potes, passionné et un rien râleur au beau milieu d'une partie de belote coinchée, ou encore concentré et précis durant ces longues battues de chasse qu'il partage jusque dans les Alpes avec Aimé, son père. Oui, il doit être un compagnon de talent, on le pressent. Mais il est d'abord celui qui a pris les rênes de la Janasse, belle bastide à l'orée de Courthezon, au ras de l'autoroute du soleil, devenu l'un des domaines les plus créatifs de la prestigieuse appellation Châteauneuf-du-Pape. C'est lui, après des études à Beaune et plusieurs séjours en Bourgogne, qui a mis sa marque sur des vins qui font merveille (cuvées Chaupin, quintessence de grenache, ou Vieilles Vignes), sans jamais perdre le fil d'une gamme de côtes-du-rhône (Le Chastelet, Les Garrigues ou Terre d'Argile) qui plane au sommet de l'appellation. Il n'en tire aucun orgueil, Christophe, plutôt une jubilation, une fébrilité qui le pousse à progresser encore, à chercher de nouvelles voies, à la fois dans les vignes et dans le secret des chais.
     La Janasse, il le sait mieux que quiconque, c'est d'abord une œuvre commune, le fruit d'une aventure familiale que vient de rejoindre sa sœur Isabelle, docteur en œnologie de l'université de Bordeaux. Aimé, le père, maraîcher-horticulteur, ne possédait que quelques hectares de vigne dont le raisin était destiné à la coopérative de Courthezon. Le domaine, il le fonde en 1973, par goût, par intuition, et, en 1978, les quinze hectares de vigne reçus en héritage par son épouse confortent ses choix. " Pendant des années, j'ai patiemment sculpté le foncier " dit-il joliment. Résultat : cinquante-cinq hectares, près de soixante parcelles, réparties sur tous types de sols (sables argileux, galets roulés, argile rouge), et parfois très éloignées les unes des autres. Un handicap ? Christophe rit. " Au contraire, cela permet des assemblages à l'infini, et une variété passionnante. Et c'est en plus une belle assurance contre le gel ou la grêle ".
     En voiture, tour du proriétaire... et vite, car le jour tombe. Cette parcelle-là, parmi les pins et la garrigue, est orientée nord, sols sablonneux. Plus loin, de vieux grenaches splendides, ceps noués, enfouis dans l'argile. De l'autre côté de l'autoroute, une piste défoncée, et un terroir de gros galets, laissés là par l'ancien lit du Rhône. Dans cette lumière déclinante, Christophe Sabon commente, s'enflamme, et ses mains virevoltent. Il parle de culture raisonnée, d'effeuillage, de vendange en vert, des cépages blancs ou de la syrah qui s'épanouissent sur les sols sablo-calcaires, au nord-est, là où ils donnent de la fraîcheur, de la finesse, il célèbre l'élégance et la puissance du grenache-roi...
     Il est dans son monde, dans sa passion, et c'est une nouvelle fois Aimé, le père, discret, présent, qui a peut-être la clé. L'explication de cette fièvre. " La chasse, la vigne, il en est fou, comme moi, et je ne sais pas comment je le lui ai transmis. A 5 ans, il était déjà chasseur dans l'âme. Et il est parti en Bourgogne à l'âge de 13 ans. " Aimé ne l'a jamais forcé, jamais influencé dans ses choix. Il lui a fait confiance tout de suite, comme il a fait confiance à Isabelle. " Moi, dit-il, je crois à fond à la jeunesse. Mon père est mort très tôt, c'est peut-être pour ça. Ce que je ressens, c'est que nos vins ils nous ressemblent ". Voilà, c'est dit. Et c'est sûrement vrai. Les vins, pour être grands, ils ont besoin d'amour...